Présentation

Je me suis mise à la peinture assez tard dans ma vie.

Après avoir été nourrie de mon expérience d’animatrice d’un atelier de peinture pour enfants et adolescents pendant 20 ans, je me suis autorisée à me laisser aller au plaisir de m’exprimer à mon tour.

Un défrichage au fond de mon jardin en fut le déclic. Sous un très gros roncier, un saule tentaculaire a dévoilé ses branches. Sa force de vie m’a impressionnée.

Mijo Van Den Broucke

S’impose à moi l’idée de dessiner ce foisonnement. J’allais peindre et non plus faire peindre. Sont nées alors des images de jaillissement, de ramifications, d’entrelacs, d’élans vers le ciel.

J’aime toujours regarder les arbres de mon jardin qui m’invitent à les écouter.

Saviez-vous que les arbres parlent ?

Cette question d’un grand chef indien « Walking Buffalo », je l’ai comprise en contemplant ces arbres comme de grands personnages vivant chez moi si proches si vivants.

Mijo Van Den Broucke

Je les regarde grandir, changer de teintes. Installée sous leur ramure, je contemple leurs feuilles miroiter sous le soleil.

Les arbres sont quelquefois bousculés par les tempêtes et me laissent un fouillis de brindilles, précieux fragments, si fragiles … si délicats.

Mijo Van Den Broucke

Comme les oiseaux, j’en fais mon profit. Je les dessine puis les organise en rosaces devant le ciel, en nids , en visages même, figures pensives, figures de saison.

Puis passant du crayon au cutter, l’idée me vient de ciseler ces lignes dans le papier coloré.

Mijo Van Den Broucke

Issus de dessins précédents, les traits repris au cutter dégagent des formes qui se déploient et se mettent en mouvement. On peut y voir des éclosions, des figures de saison habillées de couleurs qui changent au fil du temps.

Après le fragile, le solide. Les troncs et leurs écorces m’intéressent aussi. Leurs empreintes laissent la trace de présences imaginaires, de gravures fantastiques.

Les rides du temps ont creusé sur eux des sillages expressifs. J’y observe la naissance de nouvelles branches, signes dans leurs chairs de l’arbre qui grandit.

J’aime me promener dans ma région magnifique, la presqu’île Guérandaise. Suivre ces chemins me permet de garder au fond de moi des images de paysages, des impressions de lumières. L’encre ici est la technique idéale. Elle se permet la liberté de s’épandre sur la toile, canalisée par le pinceau pour exprimer des sensations ressenties par la nature.

Il me reste encore d’autres chemins à parcourir; ils me mèneront vers d’autres formes d’expressions, vers d’autres pistes. Une voie s’ouvre à moi.

Au fil des impressions suscitées par mes balades, je m’adonne à des rapprochements de couleurs et j’intitule une nouvelle série :

« Approches »